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Carrières sur Seine, 78, France

mercredi 30 avril 2008

Bosphore

21 Nisan 2008
Arrivée à Istanbul. Métro et tram vers les vieux quartiers à travers les banlieues puis quelques centaines de pas le long de Yerebatan Caddesi, de Ahia Sofia au Lycée Allemand où nous logeons. Grosse chaleur. Déjeuner, visite de la Mosquée Bleue, plus claire qu’en novembre dernier et de l’hippodrome de Constantin. Plus bas, le petit bazar Azaras et les ruelles escarpées qui dévalent vers la Mer de Marmara. Nous longeons les quais en direction du Bosphore puis le long de la Corne d’Or vers le Pont de Galata : vacarme des voitures devant les cargos porte containers d’Ukraine ou de Géorgie en transit vers la Méditerranée. Petits marchands, vendeurs ambulants de çay, de simit, sorte de bagels aux graines de sésame, pêcheurs. Fin de journée : quais envahis par les véhicules en attente des ferrys et la population qui se rue dans les bateaux en partance pour l’Asie. Nous redécouvrons les paysages de collines et de nuages déchirés par les minarets que Thomas dessinait ou gravait sur les murs de la maison de sa grand-mère longtemps après son retour d’Istanbul.
Derrière le pont, l’accès au quai est occupé par les étals violemment éclairés du marché aux poissons. Plus loin, au bord de l’eau, une gargote nous attire sous quelques eucalyptus, contre des baraques en planche qui servent de cuisine. Va et vient incessant des bateaux de la Corne d’Or, de la mer de Marmara, de la Mer Noire et du Bosphore. Effluves marines, fumets des poissons sur les braises, odeur du diesel. Des chats. Minuscules tables et chaises dans la poussière où s’installent les pêcheurs et le petit peuple du pont de Galata.
Retour vers la rive sud par les restaurants accrochés sous le pont dans la lumière du jour qui baisse. Animation des quais. Des deux côtés de la Corne d’Or, fouillis des maisons, immeubles, mosquées et tours dans de belles teintes chaudes. Des petits vendeurs de moules épicées décortiquent et présentent un à un aux clients les mollusques, qu’ils arrosent de citron et dégustent debout parmi les passants. Nous détaillons fourbus la foule des quais, les longs fourreaux informes des femmes en foulard, les imams pressés, les marchands ambulants, les miséreux, les ouvriers, les employés, les jeunes qui animent les quais.
Retour vers Sultanahmet à travers le marché aux fleurs et aux oiseaux. Devant un mur délabré, un marchand de tourterelles expose ses sangsues dans de gros bocaux de verre. Nouvelle visite à la Mosquée Bleue presque déserte, que nous quittons au moment où retentit de toute part l'azzân, l’appel à la prière de la nuit. Moment de grâce dans la voix du muezzin, à laquelle se mêlent d’autre voix venues des mosquées de la vielle ville en un chœur plaintif, tour à tour violent et doux. Haut dans le ciel, les mouettes se transforment en oiseau d’or dans la lumière des minarets : elles suspendent un instant leur vol et brillent immobiles, comme les astres du ciel nocturne.
22 Nisan 2008
Jour de la République et fête des enfants. Tôt levés, nous descendons la colline de Sultanahmet, franchissons la Corne d’Or et gravissons la colline de Galatasaraï à travers les ruelles encombrées du souk des pêcheurs (peintures et pigments, attirail de pêche, accastillage, filets, moteurs, etc.). Pause au bord d’un trottoir à mi-chemin, lorsqu’un vieux Turc nous propose des jus de fruits frais : Isabelle choisit des petites oranges et j’opte pour de lourdes grenades.
De la tour de Galata, l’une des plus vieilles d’Europe, splendide vue sur les différentes parties de la ville par delà la fièvre du quartier de Karaköy.
En contrebas, la rue dite « aux femmes » est interdite aux couples et un policier nous barre fermement le passage de la ville close et des maisons d’abattage d’Istanbul.
Sur le bateau qui relie les gares maritimes de la Corne d’Or, en direction d’Eyup. Cette voie d’eau qui partage la ville occidentale portait jadis le nom superbe de « promenade des eaux douces d’Europe ». Sillonnée par des centaines d’embarcations, elle est aujourd’hui bordée de friches, d’usines désaffectées et de carcasse de bateaux.
Dans « Les Oiseaux », Tippi Hedren attend la fin des cours et la sortie des enfants tandis que les corbeaux se rassemblent derrière elle sur sa droite, un à un, noirs, muets, menaçants. Ce célèbre plan d’Hitchcock, les oiseaux massés sur la structure métallique des jeux de la cour d’école, s’impose soudain à moi quand je prends conscience en me retournant qu’un gang de femmes en tchador grossit à chaque nouvel arrêt. Je n’en avais vu qu’une : deux, puis trois, cinq, dix matrones s’entassent à présent sur le pont du vapeur à l’ombre du petit toit. Je ne les vois pas venir mais leur nombre augmente dans cesse…
C’est cependant jour de fête et une foule joyeuse nous entoure. Nous nous mêlons aux pèlerins venus vénérer l’empreinte du pied du Prophète et les reliques d’un de ses disciples, qui fut aussi son porté étendard. Parmi eux, des garçonnets fêtent leur circoncision dans d’invraisemblables costumes blancs de général d’opérette : cape, col de cygne, épaulettes et fourragères doré. Adorable !
Belle ambiance légère et recueillie et silence total dans le sanctuaire où quelques pèlerins s’installent par terre pour lire le Coran tandis que d’autres déambulent devant les reliques, paumes ouvertes au niveau de la poitrine. Les femmes sont toutes voilées et rivalisent de foulards aux couleurs criardes qui tranchent sur le noir du gang des corbeaux de tout à l’heure. Pour quitter le sanctuaire, on nous indique qu’il convient de marcher à reculons : nous nous prêtons de bonne grâce à cet excellent exercice et je vérifie les effets du travail eurythmique de ma roumie préférée : elle a bien renforcé son espace arrière, mais je suis le seul à l’apprécier à sa juste valeur…Nous sortons au moment de la prière, que nous suivons dans la cour de la mosquée : les hommes sont si nombreux qu’ils prient dans la cour sur des nattes de plastique, en rangs serrés derrière lesquels jouent les enfants endimanchés.
Pause au « Cafepieyrloti ». Pierre Loti est le saint patron des routards de l’Orient et il est juste qu’un café porte son nom en un tel lieu ! Descente vers la gare d’eau à travers une vaste colline entièrement colonisée par un cimetière : colonnes à décoration florale pour les femmes, surmontées d’un tarbouch pour les hommes, tulipes, roses et cyprès pour tout le monde.
Nouveau trajet en bateau : nous quittons la Thrace pour l’Anatolie, vers la ville asiatique et le port d’Usküdar.
Retour au soleil couchant. Emplettes de légumes marinés, de concombres que pèlent et salent les marchands ambulants et de sablés que nous mangeons en déambulant dans le Bazar Égyptien.
La journée se termine au hammam Caĝaloĝlu dans les gris délicats des salles de pierre et le marbre chaud des tables de massage.

23 Nisan 2008
Remontée par le Bosphore jusqu’aux rives de la Mer Noire, en passant d’un bord à l’autre du détroit au hasard des escales. Belles façades des palais des derniers sultans délicatement bâties à fleur d’eau parmi les vielles yali, les maisons traditionnelles en bois sculpté au pied des collines de pins.
Tout au bout des terres, un chemin escarpé mène aux ruines d’une ancienne redoute qui contrôlait l’accès de la Mer Noire. L’Europe et l’Asie s’y tendent la main et s’y séparent sous le vol rapide des choucas qui ont colonisé la forteresse. Devant nous, derrière l’horizon, Odessa, Yalta, la Crimée : déjà un autre voyage !


Retour vers Sultanahmet en passant à nouveau par le Bazar Égyptien dont les herboristeries et pâtisseries regorgent de tous les épices du monde.
À la nuit tombée, à nouveau sur la Corne d’Or devant les éclats d’or des mosquées illuminées sur la crête des vagues : mille et une nuits !
24 Nisan 2008
Nous sommes les premiers dans Sainte-Sophie, éblouis par la finesse de la basilique et l’harmonieuse cohabitation des arts byzantins et islamiques dans l’élan vertical d’un colossal espace que l’architecture en coupole dématérialise pour n’en garder que la lumière.
À quelques pas, la Citerne Basilique, contre image aquatique, palais souterrain obscur rythmé par des centaines de colonnes entre lesquelles nagent de grosses carpes. Construite par Justinien au 6e siècle, la citerne alimentait en eau tout le quartier de Sultanahmet, les palais, les mosquées, les fontaines aux ablutions, les hammams, les jardins et les habitations.
Entendu plusieurs fois au Grand Bazar lorsque j’approche : « Bonjour Monsieur Sarkozi ! » Certes, les marchands sont experts et devinent en un coup d’œil la nationalité des clients qui approchent, mais je ne les salue pas en les appelant Iznogoud. Je sais pourtant qu’ils sont tous turcs !
Chez un bouquiniste, vieilles enluminures peintes à la main, rehaussées d’or et de calligraphies de textes du Coran : Abraham, Jonas dans la gueule du poisson, une arche de Noé naïve… Nous choisissons longuement quelques images.
Contacts avec Hasan, un kurde qui nous parle de son pays, le lac de Van au pied du Mont Ararat, pays rude et sauvage qu’il peut nous faire connaître : encore un autre voyage. Je retourne le voir plus tard pour marchander un beau kilim. Il est content de sa vente, je suis content de mon achat et nous buvons un çay à notre transaction.
L’Orient Express, que j’empruntais si souvent adolescent, avait son terminus au bord de la Corne d’Or : Londres, Calais, Paris, Strasbourg, Munich, Vienne, Budapest, Bucarest, Varna, Istanbul ou, variante tardive, Londres-Istanbul par Paris, le Simplon, Venise, Belgrade et Sofia avec un crochet par Athènes. Fabuleux voyage. Derrière la façade fin de siècle de la gare, la salle des pas perdus désormais délaissée par les voyageurs abrite à présent les déshérités d’Istanbul : où la misère s’invite dans le lit des légendes évanouies…
Dans la même gare, le soir, le sema des Derviches : huit musiciens et chanteurs et cinq danseurs unis dans une cérémonie mystique qui alterne musique, danse, lecture de textes sacrés et le dik’r : inlassable évocation du nom de dieu. Œuvre au noir : tout commence par de lents saluts mutuels, comme un dernier au revoir fraternel au plan terrestre, longue introduction à l’issue de laquelle les frères se dépouillent en un geste triomphal de leur long manteau noir. La mort est vaincue et la lumière guide l’âme dans l’œuvre au blanc. « Mourez avant de mourir », a dit le prophète dans un hadith : tout changement d’état est ainsi précédé d’une phase d’obscurité. Œuvre au blanc : voici à présent les danseurs comme sortis d’une tombe, bras croisés devant les épaules, en veste et longue robe immaculées. La danse commence, rotation lente qui s’accélère ensuite. Les mains viennent en un T eurythmique vers la ceinture puis remontent vers le haut. La main droite ouverte vers les hauteurs recueille la grâce du ciel: elle traverse le coeur du derviche et la réchauffe avant de se répandre sur terre par la gauche, paume vers le bas, la tête inclinée sur le côté, les yeux fermés. Il semble que plus rien n’existe de la personne du danseur que cette rotation inlassablement répétée vers la gauche, sur le pied gauche. Les jupes s’ouvrent comme des corolles de fleurs tandis que les derviches tournent autour d’eux-mêmes et de la salle. Œuvre au rouge : ce double tour a valeur de loi microcosmique et macrocosmique. L’homme tourne autour de son centre, autour de son cœur, comme les astres tournent autour du soleil. L’image sensible du cœur indique la finalité de l’œuvre, la quête de la confrérie. Elle est du reste inscrite dès le départ de la cérémonie dans le rouge de la toison de mouton posée au sol…

25 Nisan 2008
Au harem de Topkapi, dans le palais des sultans, la prison dorée des femmes et des eunuques : élégants pavillons rococo, faïences d’Iznik aux subtiles nuances de bleu et de turquoise, boiseries délicatement peintes, marbres, trompes l’œil, fontaines, jeux d’ombre et de lumière des moucharabiehs, l’écrin raffiné des mœurs cruelles de la cour ottomane.
Longue pause au sec (il pleut sur Istanbul) et au chaud (et le vent est glacial) dans les volutes de fumée de narguilhés d’une ancienne école coranique.
Nouvelle visite au Bazar Égyptien, dîner de viande d’agneau accompagnée de yoghourt et long moment tranquille dans la Mosquée Bleue jusque tard dans la nuit.

26 Nisan 2008
Pourquoi les brosses tombent-elles de l’attirail des cireurs de chaussures ? Isabelle a déjoué leur malice. L’astuce : précéder le touriste de quelques pas, faire tomber une brosse qu’il va évidemment ramasser et lui tendre, tout heureux de lui rendre ce service, l' occasion de s’entendre dire : « Thank you, sir, you are a gentleman ! », sur quoi le cireur se baisse vers les chaussures du touriste. Le touriste refuse car il s’est déjà fait cirer les pompes plusieurs fois par jour depuis le début de son séjour. « No cream, juste brush, it’s a present ! », annonce le cireur. Flatté, le touriste ne refuse plus. Alors vient la crème, le lustrage, le grand jeu… qu’il faudra payer devant le regard suppliant du cireur : « Hungry children, sir ! ». Moralité : Isabelle ne ramasse plus les brosses à reluire des cireurs.
À Ortaköy, au pied du pont moderne qui enjambe le Bosphore, la petite mosquée rococo tout en grâce et en délicatesse et son bel intérieur raffiné qui marie le blanc d'ivoire, l’or et les gris.
À Sultanahmet, pause au bazar Azaras sous le soleil enfin revenu puis long trajet à pied vers la Sulemanye, la mosquée de Soliman le Magnifique, la plus vaste, la plus majestueuse… et la plus fermée pour travaux. Nous nous rabattons sur son mausolée et celui de Roxelane, sa favorite, parmi quelques vieilles touristes françaises ronchonnes car arthritiques et fatiguées de se déchausser sans cesse pour fouler les lieux de culte qui prétendent qu’ « on voit aussi bien de l’extérieur » !
En redescendant vers la Corne d’Or, passage par un dédale de misérables ruelles où certaines maisons s’accrochent encore par miracle à la colline parmi d’autres en ruines ou en cours d’effondrement. Enfants des rues. Braseros des habitants dans les gravats à peine déblayés. Grande précarité. Zones de traitement des ordures. (Fonctionnement du tri sélectif à Istanbul: tout est déversé pêle-mêle sur le trottoir et les sacs poubelle sont rares. La nuit appartient aux chiffonniers : de grands adolescents se chargent de trier pour leur propre compte qui des canettes, des cartons ou de la ferraille qu’ils entassent sur d’immenses charrettes à bras et poussent ou retiennent à travers les rues escarpées, sans doute vers ce quartier ; viennent ensuite, dans l'ordre, les mendiants, les chats, les rats, les éboueurs...)
Thé chez Hasan qui m’explique sa vison des Kurdes, de leur culture et de leur avenir.
À nouveau sur le Pont de Galata au jour qui baisse, et, à la nuit tombée, comme chaque soir, longue veillée sur les tapis de la Mosquée Bleue : elle est devenue au fil des jours notre havre nocturne dont personne ne nous chasse plus quand commence la dernière prière. Nous la quittons parmi les derniers, en même temps que les grosses pachminas bulgares qui tricotent pour les touristes dans les jardins rangent leur étal humide.

27 Nisan 2008
Dernière vision du pont de Galata, qui nous a si souvent conduits d’une rive à l’autre de la Corne d’Or et d’où le regard embrasse la toute fin du continent européen. Marko Pogacnik consacre son dernier livre aux lieux à travers lesquels l’âme de la terre peut s’exprimer si les hommes savent encore l’entendre et l’aider. La veille du voyage, je reçus un mail de Raymond Burlotte avec ces pages qu’il venait de traduire :
Il y a plusieurs façons de lire la structure vitalénergétique de l’Europe.
Le vieux mythe de l’enlèvement d’Europe nous indique une voie intéressante pour comprendre ce continent dans sa globalité. On raconte que Zeus se transforma en taureau pour enlever une princesse dont il était tombé amoureux. La princesse s’appelait Europe.
Quand on regarde une carte géographique, on peut effectivement reconnaître dans les contours du continent européen la forme d’un taureau. Sa tête caractéristique, profondément inclinée vers l’Afrique, est représentée par la péninsule Ibérique. La péninsule Italienne correspond à ses pattes avant, la Grèce à ses testicules. On peut voir la Scandinavie comme sa queue tournée vers l’avant et le haut. La masse de son corps s’étale vers l’Asie où, selon le mythe, Zeus se serait rendu pour enlever Europe.
En plus des contours du continent, il faudrait considérer la colonne vertébrale du taureau, qui commence derrière son crâne, au Pays Basque, et s’étire à travers toute l’Europe sous forme de chaînes de montagnes alignées les unes derrière les autres. Elle s’achève en Turquie avec le coccyx, où l’empereur romain Constantin fit bâtir sa nouvelle métropole : Constantinople, aujourd’hui Istanbul.
En fait, cette chaîne de montagnes est le dos d’un dragon au moyen duquel le champ de force de l’Europe est maintenu dans la tension appropriée. Comme nous l’avons dit, le dos de ce dragon commence avec la nuque du taureau, à Saint-Sébastien, où les Pyrénées surgissent des profondeurs de l’océan Atlantique. Du côté sud du « cou du taureau », les montagnes disparaissent dans la mer Méditerranée pour rejaillir dans la région de Nice, en formant les Alpes. Avec les hauts sommets alpins, on atteint la plus grande concentration de force. Ensuite, le mouvement débouche sur la large courbe des Carpates. Avec le mont Rhodope, on parvient enfin à Istanbul, où toute la force du dos de dragon européen se rassemble encore une dernière fois avant que le ballon ne soit passé à l’Asie…
Faux ! Le ballon n’est pas donné à l’Asie. Car le rôle du coccyx est précisément de retenir la force accumulée de la chaîne de montagnes et de la renvoyer, une fois transformée, dans l’autre direction. C’est alors seulement que la force du continent s’édifie.
Les hauts sommets et les chaînes montagneuses représentent un système géomancique important. Les pyramides et les aiguilles agissent comme des antennes qui attirent les forces cosmiques pour les conduire dans les profondeurs de la terre. Elles fusionnent alors avec les forces qui montent du centre de la terre. Cette rencontre fait naître une énergie énorme, laquelle est encore élevée à la puissance deux par cet alignement de pics montagneux analogue au dos d’un dragon. Cette force rassemblée nourrit les basses plaines du continent. Le coccyx rocheux sur lequel la ville d’Istanbul est construite est là pour empêcher que la force du dos de dragon européen ne se disperse. Le puissant courant dynamique doit y être retenu et renvoyé, une fois transformé, en direction de l’Atlantique.
Pour pouvoir remplir ce rôle exigeant, la « Corne d’Or », sur les rivages de laquelle s’étend Istanbul, est pourvue d’un système de forces très particulier. À la pointe de la Corne, il existe un énorme centre vitalénergétique qui rayonne comme un soleil. C’est sur cet endroit que fut bâtie Sainte-Sophie, la plus belle et la plus majestueuse église d’Orient. Le soleil de ce centre vitalénergétique, associé à la force de la sagesse divine (Sophia), devrait réussir à activer le chakra racine du dos de dragon. Une aide toute particulière nous est apportée ici par le centre cardiaque de l’endroit qui se trouve à l’autre extrémité, là où la baie de la Corne d’Or se termine. L’interaction entre les deux centres peut être ressentie quand on se place à un point de vue appelé le Café Pierre Loti. Le centre cardiaque placé à la racine de la Corne d’Or agit comme un miroir qui réfléchit la force du centre vitalénergétique (plexus solaire) à la pointe de la Corne avec une qualité enrichie. Les forces qui proviennent du dos de dragon sont lancées dans un sens puis dans l’autre, comme une balle, entre les deux centres, jusqu’à ce qu’elles se soient transformées. Elles sont alors mûres pour s’en retourner en direction de l’Atlantique et répandre les forces du dos de dragon sur toute l’Europe…

Jean Pierre Ablard
1 mai 2008

3 commentaires:

Emilia Galottii a dit…

Merci beaucoup!

armenivan a dit…

bravo jean Pierre
j'aimerais bien en savoir plus sur ta gèographie vitale...
Pour le moment, j'accompagne les 10 èmes de Luxembourg et de Genève à Florence.
A bientot et amities
Ivan

Anonyme a dit…

Bonsoir,

Votre texte "Bosphore" est très beau, et en le lisant j'ai souvent pensé au poème "Istanbul'u dinliyorum / J'écoute Istanbul les yeux clos" d'Orhan Veli ...

... et comme je suis une amoureuse d'Istanbul, j'ai pris la liberté de publier le lien dans mon Facebook (sauf contre-ordre de votre part bien sûr...)
Hélène Ribier@yahoo.fr